La bigorexie ou la machine à douleurs ...!

L'addiction au sport : un phénomène méconnu aux conséquences graves

La Bigorexie - addiction au sport

La prochaine tenue des Jeux Olympiques de Paris dans quelques jours maintenant déclenche chez beaucoup de personnes une nouvelle passion…

Celle du sport un peu comme si ils et elles allaient jouer leur qualification pour le stade ou pour le replay devant un poste TV. Je ne parle pas des sportifs pratiquant régulièrement leur entrainement dans le but de se maintenir en bonne forme physique mais de ces personnes que je croise parfois tôt le matin aux alentours des quais de seine ou du parc St cloud portant leur smartphone au bras dans une pochette transparente et deux genouillères plus parfois une ceinture dorsale pour pouvoir pratiquer malgré ce qui de loin ressemble fort à des douleurs. Difficile dans ces conditions de se retrouver autour de la machine à café le lundi à 9H00 tapantes et les retards suivis par les absences pour cause de rendez vous médical ou de douleurs interdisant les déplacements vont venir perturber le fonctionnement de l’entreprise

1. La Pratique régulière

Au départ, la personne pratique une activité sportive de manière régulière, souvent dans un but de bien-être physique et mental. Cette pratique devient rapidement une habitude, voire un besoin. L’effort physique le plaisir ressenti dans la pratique mais aussi lorsque celle-ci prend fin permet de bien vivre l’effort. Nous sommes dans ce qu’il est convenu d’appeler l’activité physique. Chacun va, en fonction de ses capacités, pratiquer les activités de son choix tout en tirant les bienfaits liés à une pratique adaptée.

2. L'augmentation des séances (Fréquence, Durée & Intensité)

Progressivement, la personne ressent le besoin daugmenter les doses d’activité physique pour ressentir les mêmes effets bénéfiques. Elle passe ainsi plus de temps à pratiquer son sport, au détriment d’autres activités. C’est ce que nous appellerons l’activité à risques et les signaux faibles de cette entrée dans une dépendance sont intimement liés aux effets recherchés.

Les signaux d’alerte :

L’augmentation du nombre de séances pour aller vers une pratique quotidienne, de leur durée (au détriment d’autres activités sociales) et de l’intensité pour créer un rapport pratique douleur jugé positif sont des signaux d’alerte à ne pas négliger. Parallèlement les symptômes de sevrage sont également à prendre en compte dans son rapport à la pratique sportive

Les signaux d’alerte :

3. La dépendance psychologique

À ce stade, la personne éprouve un manque lorsqu’elle ne peut pas pratiquer son sport. Elle ressent de l’anxiété, de l’irritabilité et une baisse de moral. Le sport devient une véritable obsession. Comme pour toutes dépendances, l’obsession de la pratique va engendrer la compulsion et cela va pousser l’usager de la salle de sport à une fréquentation en accord avec les abonnements vendu c’est-à-dire en illimité…

Les effets sur la vie personnelle et professionnelle vont être repérables dans la fréquence et l’intensité de l’isolement pour pratiquer dans les conflits qui peuvent amener à justifier sa pratique sportive pour le plaisir de l’autre …
L’exemple typique est cette volonté de sculpter son corps au printemps afin de pouvoir avoir plus de chance de plaire et de se plaire dans son corps en été période propice aux tenues plus légères.

Les signaux d’alerte :

4. La recherche de la performance

Poussée par sa dépendance, la personne cherche à repousser ses limites et à atteindre des niveaux de performance toujours plus élevés. C’est à ce stade que le risque de dopage devient important. Il n’est pas rare de voir des personnes portant des dispositifs conçus pour alléger les douleurs continuer de pratiquer dans ce qu’ils ou elles appelleront la poursuite de l’objectif à atteindre. Chacun place l’objectif sur son propre curseur et c’est à ce moment que l’activité physique devient inadaptée !

Être performant est une chose, mais vouloir de façon systématique battre le dernier record établi par un sportif professionnel (dans la gestion de son activité) va bien au-delà de la performance. Le seuil devrait être limité à l’amélioration de ses propres performances mais en aucun cas de comparer sa performance à celle d’un autre sportif.

Il est cependant courant de pratiquer en groupe ce qui permet de faciliter le lien social mais qui entretien un climat de compétition entre les membres qui peut avoir des répercussions sur la cohésion d’une équipe (pratique sportive avec des collègues)
Le sport pratiqué avec un objectif individuel de domination ou de réussite sur les autres ne doit pas être pratiqué avec des collègues de l’entreprise sous peine d’amoindrir le lien de cohésion professionnel.

Les signaux d’alerte :

5. Le dopage

Pour atteindre ses objectifs de performance, la personne peut être tentée de recourir à des substances dopantes, telles que les stéroïdes anabolisants ou les hormones de croissance. Ces substances présentent de nombreux risques pour la santé, tant physique que mentale. Nous rentrons dans une phase ou le résultat est plus important que la manière et l’éthique personnelle est sacrifiée à la performance apparente. Bien entendu cela a des répercussions sur l’estime de soi car gagner en trichant en connaissance de cause c’est vivre avec un degré de malhonnêteté qui a des répercussions sur les autres facettes de l’existence (Pas vu pas pris donc je peux tricher ailleurs…)

À titre personnel, je considère que de nombreuses boissons énergisantes et certains compléments alimentaires destinés à « modifier l’apparence physique » sont des produits dopants. Les uns pour améliorer les performances, les autres pour engendrer et accentuer des modifications physiques

Les signaux d’alerte :

6. La gestion des douleurs

Il est possible de dépasser la douleur c’est-à-dire de cohabiter avec celle-ci tout en étant conscient de souffrir. Il est également possible d’avoir recours à des médicaments pour faire disparaitre la douleur ou à minima l’apaiser pour un temps. Dans les cas d’automédication contre la douleur le recours aux médicaments opioïdes tels les médicaments codéinés, le Tramadol ou certains médicaments à base d’opium (Lamaline) comporte un véritable risque d’addictions à ces molécules.

La douleur est un signal qui doit être pris en compte dans son quotidien et une visite chez un médecin pendant laquelle une discussion autour des pratiques sportives me parait être la meilleure des options. L’automédication est dangereuse !

Les signaux d’alerte :

7. Lorsque le bien être n’est plus

Les douleurs physiques ne sont pas les seules conséquences sur la santé des personnes atteintes de bigorexie. Leur santé mentale, leur bien être se trouve également affecté et cela entraînera des conséquences dans le quotidien qu’il soit personnel ou professionnel.

Bien entendu c’est dès la perception des premiers symptômes qu’il convient d’agir, aucune situation de dépendance ne va naturellement vers une amélioration.. A défaut il faudra apprendre à repérer les prémices des signaux d’alerte
Les signaux d’alerte :

8. La prévention et la prise en charge

Face à ce phénomène, il est crucial que les professionnels de la santé au travail soient sensibilisés et formés à la détection et à la prise en charge de l’addiction au sport.
Des campagnes de prévention doivent être mises en place, notamment auprès des personnes qui se lancent dans une pratique sportive intensive sans préparation adéquate. Il est important de les informer sur les risques liés à l’addiction et au dopage, ainsi que sur les moyens de pratiquer une activité physique de manière saine et équilibrée.

Ils ne sont pas les seuls à intervenir et la prévention en matière de conduitres addictives est un sport collectif !

Prévenir et sensibiliser

(Message aux entraineurs et clubs)
Sensibiliser le grand public, notamment les sportifs amateurs, aux risques de l'addiction au sport est primordial. Une meilleure connaissance des signes avant-coureurs permet d'agir à temps. Les clubs et entraîneurs ont un rôle clé à jouer dans l'éducation sur une pratique sportive saine et équilibrée

Définir des objectifs réalistes

(Message aux Coach sportifs ! )
Encourager les sportifs à se fixer des objectifs réalistes et adaptés à leur niveau est essentiel pour éviter la quête perpétuelle de la performance. Les objectifs doivent être régulièrement réévalués avec un entraîneur ou un professionnel de santé.

Promouvoir un mode de vie équilibré

(Message à chacun !)
Insister sur l'importance d'un mode de vie équilibré, avec des temps de repos, de récupération et d'autres activités en dehors du sport. Le sport ne doit pas devenir l'unique centre d'intérêt au détriment de la vie sociale et professionnelle.

Dépister les troubles associés

(Message à Tous)
Être attentif aux troubles pouvant favoriser l'addiction comme les troubles alimentaires, l'anxiété, la dépression ou les problèmes d'estime de soi. Une prise en charge précoce de ces troubles est essentielle. C’est en prenant la parole autour de son mal de vivre compensé par une solution de soulagement temporaire (Conduite à risques) que chacun évitera l’enfermement de la conduite addictive et la maladie de l’addiction.

Pour les personnes déjà touchées par l’addiction au sport, une prise en charge multidisciplinaire est nécessaire, impliquant des professionnels de la santé mentale, des kinésithérapeutes et des nutritionnistes. L’objectif est de les aider à retrouver un rapport sain avec le sport et à gérer leur dépendance

Conclusion

Plutôt que de chercher un responsable ou un coupable, à l’extérieur je vous invite à vous questionner que votre rapport sur le sport et le premier outil pour s’interroger est certainement de se questionner honnêtement autour de sa pratique. 

La bigorexie comme toutes les conduites addictives reconnues se caractérise par des symptômes cliniques.

Augmenter le niveau d’exercice dans le but d’obtenir l’effet recherché : un sentiment d’accomplissement.
En l’absence d’exercice, la personne ressent des effets négatifs comme l’anxiété, l’irritabilité, l’agitation et les troubles du sommeil (manque).
Impossibilité de réduire le niveau d’exercice ou d’arrêter la pratique pendant une certaine période. (Vacances)
Incapacité de coller à la routine prévue soit en dépassant le temps consacré à l’exercice soit en allant au-delà de la quantité prévue.

Une grande partie du temps est dépensée à se préparer, s’engager et récupérer de l’exercice.

Les activités récréatives, sociales, occupationnelles arrivent moins souvent ou sont stoppées.

Poursuite de la pratique en dépit du fait que l’activité crée ou exacerbe des problèmes physiques, et/ou psychologiques avec les autres.
Bien entendu il existe des outils de mesure de son rapport à la performance ou à la pratique sportive et je vous invite à faire ce test de 21 questions validé scientifiquement pour mesurer votre rapport à l’activité sportive.

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