Apprendre à dire NON !
C’est pourtant une chose qui marque notre enfance ! Petit, nous découvrons le pouvoir du NON avec nos parents. C’est souvent une manière de marquer notre passage à un premier niveau d’indépendance. Après des mois à patienter plus ou moins sagement à obtenir de l’attention soit en pleurant soit en émettant quelques gargouillis sonores incompréhensibles, à balbutier des mama et papa qui font l’admiration de mos parents nous en arrivons à cette rupture NAN, NON …
Certes nos premiers non ont fait sourire mais très rapidement l’autorité parentale prenant le dessus il n’est pas rare que l’auteur de ce petit mot de trois lettres qui se lit dans les deux sens finisse dans sa chambre ou dans un coin pour avoir osé braver l’autorité.
Une fois sur place, et avec d’autres mon comportement fut très différent l’effet de groupe jouant alors l’effet désinhibant qui permet de protester et de dire NON.
Le NON à une tâche supplémentaire
(Apprendre à dire NON en Entreprise)
Il faut je crois différencier le NON clairement prononcé au oui mais qui signifie la même chose mais en utilisant des termes plus acceptables pour votre interlocuteur
« Si je refuse, je vais perdre mon job »
Mais il convient de combattre cette idée et je vous propose le schéma suivant :
- Combien coutez-vous à l'entreprise ?
- Si vous n'êtes pas là, qui effectuer votre travail ?
- Combien couterait un recrutement externe à votre poste ? ( en temps, argents, en formation, en temps d'intégration)
- Une nouvelle personne sera-t-elle prête à effectuer l'ensemble de vos tâches au même salaire et avantages que vous ?
« Si je dis non, c’est un.e autre qui va avoir la promotion que je mérite »
« Si je refuse, je vais finir dans un placard »
« Je ne peux pas dire NON »
Le NON à un client
Et je ne parle pas DES clients qui font vivre l’activité, ceux-là ne vous demandent jamais, ils obtiennent. Mais il existe des clients qui ne conçoivent la relation commerciale que comme un champ de bataille ! Il vaut mieux leur dire non tout de suite !
- Plus pour le même prix
- Encore moins cher (parce que j’ai vu un concurrent qui bradait ses prix)
- Pour demain matin ce serait bien !
Qu’avez-vous à gagner à accepter l’une ou l’autre de ces demandes de la part d’un client ? :
Une seule chose et cela s’appelle la mauvaise habitude ! En plus de rogner sur vos marges la mauvaise habitude se colporte et fini par toucher tous vos clients… Vous allez finir par « exploser » avec trop de travail non rentable à faire pour hier !
Le NON nous l’avons vu n’a pour justification que de se protéger d’une demande irréaliste de la part d’un supérieur hiérarchique ou d’un client. Cependant les conséquences d’un NON peuvent être désastreuses car le NON touche l’égo de la personne (Cette image qu’il ou elle a d’elle-même) Le NON même si il est justifié peut être vécu comme une agression, un agent de stress et une injustice.
Il faut donc pouvoir contourner le facteur stressant lié à ces trois lettres et je vais vous présenter son synonyme le OUI…MAIS
Le OUI, MAIS…Avec un client
Si dire non, sans vous justifier vous parait impossible, impensable irréaliste ou simplement hors de portée, vous pouvez utiliser le OUI...
- Il faut me le faire pour demain !
- Oui c’est entendu et c’est possible mais cela va demander de mettre deux personnes de plus sur le projet plus le temps du brief il faudra donc prévoir pour le travail prévu 4000 € supplémentaires, je vous fait un devis et vous me le signer tout de suite ?
- Ce n’est pas dans mes moyens
- Si vraiment c’est urgent pour demain on enlève la phase 3 du développement et nous vous la ferons ultérieurement. On se concentre sur la phase 2 et il est possible de vous remettre tout cela demain à 17H
- Mais ce ne sera pas complet
- Mais nous respecterons votre budget et votre délais… Qu’est-ce qu’on fait ?
Les avantages du Oui Mais en entreprise
Le OUI mais vous permet
- De fixer de nouvelles limites
- De revoir des délais de remise parfois mal estimés.
- De présenter si il n’existe pas dans l’entreprise un tableau d’avancement sur vos différents objectifs.
Pour rappel, un objectif se définit avec des indicateurs de réussite qui permettent d’estimer le % accompli et le temps restant avant de remettre les attendus.
Le OUI… MAIS pas à ce tarif est délicat en entreprise mais peut si les relations sont bonnes être évoqué dans des termes plus flexibles que ceux employés.
Le NON lié aux conduites addictives …
C’est le « non merci » que les anciens addicts utilisent le plus souvent. L’avantage est qu’il permet de faciliter la prise en main de ce petit mot mais à quel prix ! Refuser une trace de cocaïne, un joint ou une dose d’héroïne ne choque pourtant personne, mais refuser un verre d’alcool, c’est un peu laisser seul face à sa consommation celui ou celle qui vous le propose…
Le jugement bien sur… mais aussi l’incompréhension qui devient de l’intolérance lorsque la personne insiste… Florilège de quelques phrases entendues
- Comment ça tu ne veux pas ?
- Mais pourquoi tu ne veux pas ?
- Mais juste un peu pour me faire plaisir ?
- Pour une fois ca va pas te tuer !
- Tu pourrais faire un effort !
- Tu pourrais faire un effort !
- T’es malade ? (les femmes entendent souvent t’es enceinte ?)
- Tu es addict … (à la mayonnaise)
Ces petites phrases viennent quel que soit votre addiction y compris aux jeux d’argent et de hasard lorsque l’on vous propose de jouer au Loto ou de passer une soirée au casino.
Pour une personne en rétablissement d’une addiction pouvoir dire NON est une liberté retrouvée, c’est un plaisir 1000 fois vécu en rêve que ce moment ou libéré de la maladie il est possible de s’abstenir à nouveau.
Ce NON sera répété souvent car les images comme les sons ou les odeurs ramèneront toujours en arrière vers ce comportement qui a laissé tant de traces. L’avantage de la personne ayant connu l’incapacité à dire NON est de connaitre ses priorités et de pouvoir le plus souvent se préserver en refusant ce qui ne lui parait pas conforme avec ses capacités.
Apprendre à dire NON… compétence psychosociale et mesure de protection
Nous l’avons vu le NON est au début un jeu d’enfant mais il devient rapidement l’expression d’une crainte d’un inconnu qui nous pousse à sortir de notre routine. Notre cerveau n’aime pas cela …
Le NON finit par disparaître avec la perte du contrôle ce circuit qui nous protège et protège les autres de nos comportements les plus extrêmes.
Lorsque vient le temps du rétablissement après le sevrage, il nous faut apprendre à
utiliser les différentes formes du refus pour nous reconstruire… Un retour à nos premières années et à l’apprentissage d’un mode de protection. Plus question de craindre la réaction de l’autre si je dis NON, plus question de fantasmer sur l’exclusion du groupe la mise au placard ou à toute autre forme de sanction, le NON devient une protection solide non plus contre les autres mais pour moi et mon développement serein.
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