L'usage de la cocaïne au travail

Un défi pour les employeurs en 2025

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L’usage de drogues en milieu professionnel est un phénomène préoccupant qui affecte non seulement la santé des salariés, mais aussi la sécurité et la productivité des entreprises. Parmi les substances psychoactives, la cocaïne occupe une place particulière en raison de son effet stimulant et de sa popularité croissante. Examinons ensemble l’usage de la cocaïne en entreprise, en s’appuyant sur des données chiffrées, les secteurs les plus concernés, les motivations des usagers, les effets de la cocaïne, et les liens avec d’autres substances psychoactives. Enfin, nous aborderons les mesures de prévention et les références juridiques pour la rédaction du règlement intérieur.

1. Données chiffrées et secteurs concernés

Selon une étude de l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT), la consommation de cocaïne en France a considérablement augmenté. Un adulte sur dix a déjà consommé de la cocaïne au moins une fois dans sa vie.
En 2023, environ 600 000 personnes ont utilisé de la cocaïne au moins une fois dans l’année. La disponibilité accrue de la cocaïne, avec un prix stable entre 60 et 70 euros le gramme et une pureté en hausse, contribue à cette tendance. A noter la notion de pureté renvoie à la «coupe» des substances psychoactives illicites par les réseaux et dealers leur permettant ainsi d’augmenter le poids de drogue vendu en abaissant bien entendu sa pureté donc les effets liés à la dose consommée.

Le danger est double pour l’usager

  • Un produit de coupe toxique pour l’organisme (mort au rat ou une autre substance psychoactive médicamenteuse…) Ces produits de coupe sont consommés à l’insu des usagers provocant des dépendances plus fortes et des complications somatiques.
  • Une pureté très différente des consommations habituelles avec le possible risque de surdose et d’accident cardiaque pour la cocaïne.

Les secteurs les plus concernés par l’usage de cocaïne sont ceux où la pénibilité du travail est élevée et où les exigences de performance sont importantes. La consommation de cocaïne a été vulgarisée par certains grands films tel « Le Loup de Wall Street » par exemple. Si les métiers de la finance, de la publicité, de l’événementiel, ainsi que certains secteurs industriels, sont particulièrement touchés, la baisse continue des prix de la cocaïne à la revente en font la nouvelle drogue récréative testée par de nombreux actifs quel que soit leurs domaines d’activité ou leur statut. Les environnements de travail stressants et compétitifs favorisent l’usage de substances stimulantes comme la cocaïne pour améliorer la performance, la durabilité de l’effort et la résistance au stress.

Ainsi la cocaïne est « sortie des villes » pour être utilisée un peu partout en France dans les secteurs du transport, de l’agriculture ou de la pêche Sans vouloir stigmatiser une corporation ou un pan de notre économie, les motivations des usagers sont une source d’enseignement des secteurs économiques les plus touchés.

2. Motivations des usagers

Les motivations des salariés pour consommer de la cocaïne sont variées et souvent liées aux conditions de travail. Parmi les raisons les plus fréquemment citées, on trouve :

La recherche de performance et d'amélioration des capacités professionnelles

cocaïne est perçue comme un moyen d'augmenter la vigilance, la concentration et la productivité au travail. L’effet d’une substance psychoactive est suivi par un effet inverse. Ainsi une prise de stimulant va dans un premier temps stimuler les capacités de la personne avant de brider ses capacités. C’est la phase de « descente » particulièrement douloureuse avec la cocaïne ce qui peut entrainer l’envie de prendre un « produit » pour apaiser ses douleurs.

La gestion du stress et la régulation émotionnelle

cocaïne est perçue comme un moyen d'augmenter la vigilance, la concentration et la productivité au travail. Certains employés utilisent la cocaïne pour faire face à la pression et aux exigences du milieu professionnel. L’effet stimulant là encore va permettre au salarié de penser pouvoir avoir la capacité de gérer son stress avant que l’effet inverse ne le plonge dans un stress plus profond.

Les motivations festives et sociales

L'usage social et festif de la cocaïne est fréquemment évoqué, notamment pour s'intégrer dans un groupe ou participer à des moments de convivialité. Je cite souvent l’exemple de ces personnes qui vont proposer des substances à leurs ami(e)s pendant les soirées festives uniquement pour pouvoir normaliser leur comportement en le partageant avec d’autres.

La recherche d'euphorie et de sensations

Certains consommateurs sont motivés par les effets euphorisants et stimulants de la cocaïne. La tolérance au produit rendra caduque ces effets. Il est par ailleurs toujours intéressant d’interroger un usager sur les effets ressentis par rapport à ses attentes. Bien souvent l’accoutumance amoindri les effets et il est temps de passer à autre chose plutôt que d’augmenter les doses et les fréquences.

Le coping

c'est-à-dire l'utilisation de la substance comme stratégie d'adaptation face aux difficultés. Les stratégies d’adaptation sont très fréquentes et motivées par l’absence de communication face à une difficulté ou par peur des conséquences au travail.

Le renforcement personnel

ou la recherche d'amélioration de soi et de ses capacités. Il arrive que cette recherche soit dictée par un management aveuglé par l’obtention du résultat sans tenir compte des moyens pour les obtenir.

Ces motivations peuvent se combiner et varier selon les individus et les contextes professionnels. De plus, la consommation de cocaïne est souvent associée à d’autres substances psychoactives, notamment l’alcool, dans une logique de poly consommation dont nous aborderons les effets dans le paragraphe suivant.

3. Effets de la cocaïne et liens avec d'autres substances psychoactives

La cocaïne est un puissant stimulant qui agit sur le système nerveux central. Ses effets incluent une augmentation de l’énergie, de la vigilance, de la confiance en soi, et une réduction de la fatigue. Cependant, ces effets sont de courte durée et s’accompagnent de nombreux risques pour la santé :

  • Effets à court terme: Tachycardie, hypertension, hyperthermie, et troubles du sommeil.
  • Effets à long terme: Problèmes cardiovasculaires, troubles psychiatriques (anxiété, dépression, psychose), et dépendance.
L’usage de cocaïne est souvent associé à la consommation d’autres substances psychoactives. Par exemple, l’alcool est fréquemment utilisé en combinaison avec la cocaïne pour prolonger ses effets stimulants et atténuer les effets indésirables. Chez certains usagers la cocaïne va permettre de ne plus ressentir les effets de l’alcool permettant à une personne fortement alcoolisée de reprendre une activité professionnelle. Une consommation au cours de la même soirée d’alcool et de cocaïne va entrainer lors du métabolisme par le foie la création d’une substance, le « coca éthylène » qui va renforcer la dépendance envers l’une et l’autre de ses deux substances déclenchant des envies de cocaïne lors d’une consommation d’alcool.

D’autres substances comme le cannabis et les benzodiazépines (anxiolytiques) peuvent également être consommées pour gérer les symptômes de sevrage ou pour moduler les effets de la cocaïne.

4. Mesures de prévention et références juridiques

L’interdiction est rarement un frein suffisant dans notre pays. Il suffit de voir les personnes roulant au-dessus des limites de vitesse sur nos routes ou encore les piétons traverser la rue pour s’en convaincre. Je fais partie de ceux qui parfois traversent quand il ne le faut pas mais pour avoir passé 25 ans à parcourir le monde, je peux vous garantir que dans certains pays les règles sont suivies par tous… (Japon, Singapour ou Allemagne et Norvège pour rester plus près de nous.) Pour prévenir l’usage de drogues en entreprise, plusieurs mesures peuvent être mises en place :

  • Sensibilisation et formation: Informer les salariés sur les risques liés à la consommation de drogues et former les managers à détecter les signes de consommation.
  • Dépistage: Le Conseil d’État autorise la pratique de tests salivaires de dépistage de drogues par un supérieur hiérarchique, notamment pour les postes de sûreté et de sécurité, sous réserve d’un encadrement par le règlement intérieur. Je ne reviens pas ici sur le déroulé de ces dépistages ni le contre examen auquel le salarié que le salarié a le droit de demander. Cependant, et selon mon expérience, utiliser les tests en prévention en laissant à chacun la possibilité de ne pas prendre son poste de travail me parait beaucoup plus atteindre l’objectif de diminution du risque pour la santé et la sécurité de tous.
  • Accompagnement et soutien: Mettre en place des programmes d’aide et de soutien pour les salariés en difficulté, en collaboration avec des professionnels de santé et des associations spécialisées.
  • Le règlement intérieur de l’entreprise doit inclure des dispositions spécifiques concernant l’usage de drogues. Conformément à l’article L 4121-1 du Code du Travail, l’employeur est tenu de veiller à la sécurité physique et mentale de ses employés. Il est également important de préciser les modalités de dépistage et les conséquences en cas de consommation avérée. Les articles R. 4228-20 et R. 4228-21 du Code du Travail interdisent la présence de personnes en état d’ivresse ou sous l’emprise de drogues sur le lieu de travail

Ce sont là les actions menées par Ker & Co et ses partenaires.

5. Signes de consommation de cocaïne

Bien qu’il soit difficile d’attribuer des signaux plus ou moins visibles à telle ou telle substance, voire à un usage de substance tout court, certaines modifications dans le comportement doivent interroger.

Changements de comportement :

  • Excitation inhabituelle, hyperactivité
  • Irritabilité et sautes d’humeur fréquentes
  • Comportement impulsif ou agressif
  • Paranoïa ou méfiance excessive

Signes physiques :

  • Pupilles dilatées
  • Reniflements fréquents, nez qui coule ou saignements de nez
  • Perte de poids rapide et inexpliquée
  • Transpiration excessive

Performance au travail :

  • Fluctuations importantes de la productivité
  • Difficultés de concentration et erreurs inhabituelles
  • Absentéisme ou retards fréquents
  • Périodes d’hyperactivité suivies de fatigue extrême

Interactions sociales :

  • Isolement ou évitement des collègues
  • Changements dans les relations interpersonnelles
  • Conversations rapides et décousues

Apparence physique :

  • Négligence de l’hygiène personnelle
  • Yeux injectés de sang
  • Teint pâle ou grisâtre

Autres signes :

  • Besoin fréquent de s’absenter pour de courtes périodes
  • Problèmes financiers soudains
  • Changements dans les habitudes de sommeil

Ces signes pris individuellement ne sont pas nécessairement indicatifs d’une consommation de cocaïne. Cependant, la présence de plusieurs de ces signes, surtout s’ils représentent un changement par rapport au comportement habituel du salarié, peut justifier une attention particulière et éventuellement une intervention de la part des responsables ou des services de santé au travail.

Bien sûr il est possible de repérer un comportement suspect, d’avoir une confirmation par un test sous réserve que le test ait pour but de valider la capacité à effectuer une mission de travail et non l’existence d’une consommation datant de plus d’une semaine, mais cela ne freinera pas l’usage chez une personne dépendante dont la consommation est toujours justifiée à ses yeux.

6. Les effets de la cocaïne sur les relations interpersonnelles au travail

La consommation de cocaïne peut avoir des effets significatifs sur les relations interpersonnelles au travail :
  • Changements d’humeur et irritabilité : La cocaïne peut entraîner des sautes d’humeur importantes, passant de l’euphorie à l’irritabilité. Ces fluctuations émotionnelles peuvent rendre les interactions avec les collègues difficiles et imprévisibles.
  • Agressivité : Certains consommateurs peuvent devenir plus agressifs ou avoir des comportements inappropriés, ce qui nuit aux relations professionnelles.
  • Problèmes de concentration : La cocaïne affecte la capacité de concentration, ce qui peut conduire à des malentendus ou des erreurs dans la communication avec les collègues.
  • Isolement social : À long terme, la consommation de cocaïne peut entraîner un isolement social au travail, le consommateur se repliant sur lui-même ou évitant les interactions.
  • Perte de confiance : Les comportements erratiques ou les performances irrégulières liés à la consommation peuvent éroder la confiance des collègues et des supérieurs.
  • Conflits : L’usage de cocaïne peut exacerber les tensions existantes ou créer de nouveaux conflits au sein de l’équipe de travail.
  • Difficultés de collaboration : Les effets de la cocaïne sur le jugement et la prise de décision peuvent compliquer le travail d’équipe et la collaboration sur des projets.
  • Altération de la perception sociale : La cocaïne peut affecter la capacité à interpréter correctement les signaux sociaux, conduisant à des malentendus ou des réactions inappropriées dans les interactions professionnelles.

Ces effets peuvent varier selon les individus et la fréquence de consommation. Cependant, globalement, l’usage de cocaïne a tendance à détériorer les relations interpersonnelles au travail, affectant négativement l’ambiance et la productivité de l’équipe.

7. Quels sont les impacts de l'usage de cocaïne sur la performance et la santé des employés

L’usage de cocaïne en milieu professionnel a des impacts significatifs sur la performance et la santé des employés :

Impacts sur la performance :

À court terme, la cocaïne peut donner une impression d’amélioration des performances en augmentant la vigilance, la concentration et l’énergie. Certains employés l’utilisent pour tenter d’améliorer leur productivité ou gérer le stress professionnel.
Cependant, à plus long terme, l’usage régulier entraîne des effets négatifs sur les fonctions cognitives, notamment la mémoire de travail, l’apprentissage verbal et la concentration. Cela peut se traduire par une baisse de la performance au travail.

Les consommateurs réguliers montrent une préférence pour les récompenses immédiates plutôt que différées, ce qui peut affecter leur prise de décision professionnelle. L’impulsivité accrue et la recherche de sensations sans prise en compte des risques peuvent conduire à des actions irréfléchies au travail.

Impacts sur la santé :

La cocaïne peut entraîner de graves complications médicales, pouvant aller jusqu’au décès : (troubles neurologiques, cardiologiques, vasculaires, respiratoires, psychiatriques, etc…)
Les effets à court terme incluent tachycardie, hypertension, hyperthermie et troubles du sommeil. À long terme, on observe des problèmes cardiovasculaires, des troubles psychiatriques (anxiété, dépression, psychose) et un risque élevé de dépendance.
La consommation régulière entraîne des modifications cérébrales négatives, particulièrement sur la mémoire de travail. Les usagers peuvent développer une tolérance, nécessitant des doses plus importantes pour obtenir les mêmes effets. La consommation de cocaïne est souvent associée à d’autres substances comme l’alcool ou le cannabis, augmentant les risques pour la santé.

Les risques pour la santé et la dépendance peuvent survenir dès la première prise ou même avec un usage occasionnel. De plus, de nombreux usagers sous-estiment leur dépendance au produit, ce qui peut entraîner des retards dans le diagnostic et la prise en charge.

En conclusion

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